»Lil’ Bird » quatre étoiles pour Paris Move

Jeune blues-guitar-woman de Clermont-Ferrand, Tia Gouttebel s’avère bien plus impavide que son tempérament effacé ne le laisse imaginer de prime abord. Après avoir drivé de main de maîtresse-femme son propre combo, les Patient Wolves (deux albums au compteur), elle a opéré un virage world-fusion, avec le projet Hypnotic Wheels, avant de revenir aux affaires sous son seul nom.

Passionnée par l’idiome blues au-delà des simples clichés qui peuvent éblouir certains de ses homologues européens, Tia effectue de fréquents séjours sur ses terres originelles. Le Louisiana beat qui scande le Mississippi Scream d’ouverture est ainsi cousin de celui du Yellow Moon des Neville Brothers, tandis que Lil’ Bird arbore un shuffle groove qui émoustillera tout fan de J.J. Cale, et que Dancin’ With The Devil se meut sur un beat amérindien.

Le rockin’ bluesman français Don Cavalli co-signe deux titres, tandis que Tia rend hommage à son héroïne Jesse Mae Hemphill dans un arrangement tout personnel (avec flûte peul sur rythme malien), ainsi qu’au regretté Long John Hunter, dont elle reprend ici le ravageur instrumental El Paso Rock. Cracker Jack et No Friend, No Love témoignent par ailleurs de l’intérêt croissant de notre blues-woman pour le funk, et Serial Cooker pour la Southern soul de Memphis. L’imparable cover du chaloupé Sweet Lotus Blossom confirme l’assurance vocale que Tia a désormais acquise.

Poursuivant sa quête créative, elle nous invite cette fois encore à un captivant voyage au cœur de son univers personnel. Banco!

Par Patrick Dallongeville dans Paris Move.